Collections

Acquisitions et dons

La constitution d’une collection grâce aux dons

Depuis sa rénovation en 2012, le musée a reçu de très nombreux dons de documents et d’objets. Ces objets et documents sont conservés dans les réserves et sont parfois présentés au public dans le cadre d’expositions temporaires.

L'importance du don

C’est essentiellement grâce aux dons que se développent depuis 2012 les collections du musée de la Résistance. Plus de 450 donateurs ont franchi les portes du musée en 10 ans : c’est une moyenne de 40 dons par an. Depuis l’appel au prêt lancé en 2014 dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre (1914-1918), les collections abordent maintenant les autres conflits du XXsiècle.

Les Limougeauds et parfois des personnes de passage dans notre ville, soucieux de partager leur histoire avec les générations futures, proposent de donner au musée des objets personnels, des archives familiales, parfois de simples objets ou documents achetés en brocante ou trouvés par hasard au fil des déménagements. C’est un réel gage de confiance envers l’institution muséale.

Indépendamment de leur valeur marchande, ces objets et documents présentent un intérêt scientifique ou muséographique pour le musée d’histoire qu’est le musée de la Résistance. Tous sont intéressants, en particulier ceux qui ont une histoire à raconter, celle de leur propriétaire (ancêtre parfois du donateur) et à travers eux, à plus grande échelle, l’histoire des conflits contemporains.

Avant de rejoindre les réserves du musée, ces objets et documents sont étudiés, photographiés, mesurés, marqués d’un numéro d’inventaire et conditionnés afin d’être conservés dans les meilleures conditions. Ils attendent ensuite de pouvoir être exposés dans le cadre de la programmation culturelle du musée.

Afin de remercier nos donateurs, nous leur attribuons une carte d’accès gratuite au musée.

Une donation exceptionnelle appartenant au dernier juif assassiné à Limoges faite au musée de la Résistance de Limoges

Après ce grand week-end de commémorations pour le 80e anniversaire de la Libération de Limoges, un don appartenant à Szaja Szarfsztejn, dernier juif assassiné à Limoges juste avant la Libération de la ville, a été fait au musée de la Résistance par les petits-enfants du supplicié.

Un don important pour le patrimoine local, qui permet de retracer son histoire et celle de sa famille. Il s’agit d’un portefeuille en cuir que portait Szaja Szarfsztej lors de son assassinat, le 19 août 1944, au siège de la Gestapo de Limoges. Le portefeuille comprenait aussi des photographies de sa fille Jeanne et une lettre de son épouse datée du 11 août 1944.

D’autres correspondances et des clichés de la famille seront aussi visibles dans le hall d’accueil du musée à partir du 29 août pendant un mois. La Mémoire, ce passé au présent, qui permet de ne pas oublier.

Szaja Szarfsztejn naît en 1905 dans un petit village de Pologne, Okuniew dans une famille juive pieuse, nombreuse et pauvre. La famille subit l’antisémitisme polonais. Piqueur sur tige, Szaja quitte la Pologne pour la France le 15 mai 1929. Il fait venir sa future femme, Toba, en 1930 à Paris. En septembre 1939, ils fuient Paris pour Bergerac où sa femme donne naissance à leur fille, Jeanne, le 18 novembre 1939. Ils retournent à Paris à la fin de l’année 1939 puis se réfugient en mai 1940 à Saint-Pantaléon-de-Larche (Corrèze).
Szaja est incorporé dans le GTE (Groupement de Travailleurs Étrangers) à Soudeilles en juillet 1941. Il est ensuite détaché dans le cadre d’un contrat agricole chez M.Marchon, boucher à Saint-Pantaléon-de-Larche entre janvier et mai 1942. Porté manquant le 26 février 1943 «sous le coup d’être envoyé en Allemagne», il fait l’objet d’un avis de recherche en mars 1943. Sa fille et une de ses nièces sont cachées dans le couvent d’Aubazine. Arrêté à Brive-la-Gaillarde le 13 juin 1944, Szaja est transféré à la prison du Petit Séminaire à Limoges.
Il est libéré le 19 août 1944 puis repris et amené au siège de la Gestapo, impasse Tivoli, par Joseph Meyer et Maurice Lombardin. Torturé à mort, pendu, il meurt le 19 ou le 20 août 1944. Il est à moitié enterré dans la cour de la Gestapo. Son corps est retrouvé le 25 août 1944 après la reddition allemande et enterré dans le cimetière de Louyat à Limoges.
Sa fille Jeanne apprend la mort de son père de la bouche de gendarmes venus annoncer la nouvelle au domicile des Szarfsztejn. Szaja est probablement le dernier Juif assassiné à Limoges.

Un don symbolique pour la Résistance

Jeudi 11 janvier, le musée de la Résistance a reçu un don de Michèle Courteix, nièce de Germaine Ribière, résistante originaire de Limoges. Cette grande dame a œuvré, lors de l’Occupation allemande, pour sauver de nombreux juifs de la déportation. Son cartable emblématique de ses voyages en train, lorsqu’elle arpentait la France en clandestine, fait désormais partie intégrante des fonds précieux du musée. Une dizaine de pièces d’archives et ses distinctions officielles qui lui furent attribuées font également partie de ce don.

Germaine Ribière fut médaillée de la Résistance française et Croix de guerre 1939 - 1945, distinguée au titre de Juste parmi les Nations, ainsi que chevalier de la Légion d’honneur en 1956.
Un héritage précieux pour la Ville et pour le devoir de mémoire.

Suite à l’exposition Guy De Montlaur, des commandos Kieffer à la peinture expressionniste qui a eu lieu au musée de la Résistance, du 12 mai au 18 septembre 2023 ; la famille De Montlaur a souhaité faire le don du tableau Souvenir normand au musée de la Résistance.

Le tableau reproduit la journée du 6 juin 1944 quand Montlaur, le commando, débarqua sur les terres françaises, à Colleville-sur-Orne (maintenant Colleville-Montgomery). On ne voit que fulgurances, explosions, éclats de métal noir et de sang. Voilà comment Montlaur, le peintre, se rappelle la Normandie du débarquement, 28 ans plus tard.

Deux éclats d'obus du bombardement de l'usine Gnome et Rhône à l'Arsenal de Limoges la nuit du 8 au 9 février 1944 par 5 bombardiers Lancaster de la Royal Air Force. Ils furent récupérés le 9 février 1944 par le Docteur Pierre Sardin, médecin de la Défense passive appelé sur les lieux.

Au mois de mars le musée a reçu deux dons. Le musée remercie tous ses donateurs, ceux qui ont fait leur premier don, ceux qui ont déjà fait un ou des don(s) dans les mois et années précédentes, et ceux qui feront de nouveau des dons dans le futur.

Le premier est une paire de galoches en cuir avec semelle en bois portées par Georges Branland en déportation à Bergen-Belsen. Mécanographe (réparateur de machines à écrire) aux établissements Querel à Limoges, il aidait la résistance en volant des papiers (plans des bureaux de la Gestapo) et des armes allemandes et en les donnant au 17e barreau (Félix Champarnaud) et au chef du réseau Alliance, Jacques Mazerbourg. Dénoncé par deux Alsaciens, Meyer et Müller, il fut arrêté le 19 novembre 1943 par la Gestapo et incarcéré à la prison de Limoges jusqu'au 10 décembre 1943. De Compiègne, il partit pour le camp de Buchenwald le 17 janvier 1944 (convoi 275). Il y resta du 20 janvier à mars 1944, identifié par le numéro 41010. Il fut envoyé au camp de Dora et affecté au tunnel (montage des V2). Il fut conduit à Bergen-Belsen du 4 au 15 avril 1945. Il fut libéré par les Anglais le 15 avril 1945. Atteint de dysenterie et de tuberculose, les Alliés le conduisirent en camion jusqu'en Belgique. Il fut hospitalisé à Lille et après quelques piqures, il décida de rentrer seul à Limoges le 30 avril 1945 (Collection MRL, don de la famille Pailler 2023 (20 mars), n°INV.023.18.2)

Le second don de ce mois de mars a été marquant car il s’agit du siège de l’avion Reggiane Re. 2002 présents dans le parcours permanent du musée. Cet avion a connu un défaut de synchronisation de la mitrailleuse de capot et s'effondra sur Jumeau-le-Grand le 16 juin 1944. Une balle de 12,7 mm a brisé une pale de l'hélice, empêchant le pilotage de l'avion. Le pilote réussit toutefois à le poser sans trop de casse et dans un espace réduit. La carcasse étant criblée d'impacts de balles, la légende prétend qu'il a été abattu par les maquisards... Il devint ainsi le symbole des combats livrés par la résistance en Haute-Vienne. L'identité du pilote n'est pas connue. Les troupes allemandes essaient de récupérer le pilote qui s'est enfui après le crash et a prévenu par radio de ses ennuis. L'avion était presque intact. Il manque juste les ailes et des morceaux de la queue. Mais au bout de quelques jours, il était en ruines car chacun en prenait un petit bout en souvenir. Les morceaux de sa carcasse furent dispersés puis patiemment récupérés (le cockpit à Saint-Méard, une mitrailleuse à Marseille, l'hélice, la roue de queue...). L'avion est finalement enlevé en 1946. Il fut exposé dans le jardin de l'Evêché à Limoges de 1947 à 1976. Il devient un lieu où on vient en famille se prendre en photo sur l'avion !

Il fut restauré par la base aérienne 274 de Limoges-Romanet après 4000 heures de travail. Chaque tôle de duralumin a été démontée et refaite à l'identique ou reconstituée sur plans.

Aujourd’hui son siège vient le retrouver au musée de la Résistance (Collection MRL, don Docteur Sardin d'Enjoy 2023).

Retrouvez plus d’information avec le reportage de la 7ALimoges.

Revenons sur les dons du mois de février. Ce mois de février a été marqué par trois dons. Le musée remercie tous ses donateurs, ceux qui ont fait leur premier don, ceux qui ont déjà fait un ou des don(s) dans les mois et années précédentes, et ceux qui feront de nouveau des dons dans le futur.

Le premier don de ce mois a été effectué le 2 février et était un portrait au pastel de René Baillargeon réalisé en 1943 (juste avant son décès ou après d’après une photographie) par un peintre de Civray. 

Mobilisé en 1914, René Baillargeon, blessé de guerre, est contraint après la Première Guerre mondiale de porter une prothèse au bras. Entrepreneur de transport, il s’engage dès 1942 dans la Résistance à Civray près de Poitiers, puis intègre le réseau Centurie sous les ordres du Commandant Musso. Son épouse, Alice Baillargeon, cache des enfants Juifs dans leur maison. Dénoncés, René Baillargeon et Georges Bonneau sont arrêtés par la Gestapo le 14 août 1943, torturés à la prison de la Pierre Levée à Poitiers. René meurt sous la torture le 15 août (selon les Allemands, il se serait pendu dans sa cellule). Le 17 août 1943, la gestapo revient à Civray. Seul Marcel Provost est arrêté et déporté, les autres membres réussissant à s’enfuir. Une avenue de Civray porte le nom de René Baillargeon, en l’honneur de ce martyr de la Résistance (Collection MRL, don Demeure 2023, n°INV. 023.5.92).

Le deuxième don a eu lieu le 13 février avec non pas un mais deux éclats d'obus du bombardement de l'usine Gnome et Rhône à l'Arsenal de Limoges la nuit du 8 au 9 février 1944 par 5 bombardiers Lancaster de la Royal Air Force. Ils furent récupérés le 9 février 1944 par le Docteur Pierre Sardin, médecin de la Défense passive appelé sur les lieux (Collection MRL, don Docteur Sardin d'Enjoy 2023, n°INV.023.6.17).

Le dernier don de ce mois et non pas le moins important a eu lieu le 24 février. Il s’agit d’un journal de guerre écrit par Melle Gabrielle Theillout à partir du 13 juin 1940 évoquant l’exode (Collection MRL, don Gabrielle Theillout 2023 (24 février), n°INV.023.9.2).

En ce premier mois de l’année 2023 deux dons ont été fait au musée de la Résistance. Le musée remercie tous ses donateurs, ceux qui ont fait leur premier don, ceux qui ont déjà fait un ou des don(s) dans les mois et années précédentes, et ceux qui feront de nouveau des dons dans le futur.

Premièrement, un don effectué le 18 janvier 2023. Il s’agit d’un document officiel de remerciement du Président des Etats-Unis, Dwight D. Eisenhower, adressé à Pierre Chazelas, pour avoir aidé des soldats américains à s’échapper des Nazis (Collection MRL, don Hugo Chazelas 2023, n°INV.023.4.2).

 

Le deuxième don du mois date du 24 janvier 2023.  C’est une boîte à bijoux en bois réalisée à Limoges le 14 octobre 1940 (lieu et date au revers de la boîte). Un bouquet de fleurs et une ficelle aux couleurs du drapeau français ornent le couvercle ainsi que des clous tricolores. Ce décor est signé de l’artiste J. Pérard, spécialisé dans cette production patriotique, forme de résistance passive (Collection MRL, don Association diocésaine de Limoges 2023, n°INV. 023.3.1).

Revenons sur deux dons effectués fin 2022. Le musée remercie tous ses donateurs, ceux qui ont fait leur premier don, ceux qui ont déjà fait un ou des don(s) dans les mois et années précédentes, et ceux qui feront de nouveau des dons dans le futur.

Une boîte en porcelaine en forme de bateau réalisée par un prisonnier de guerre, Marcel Cretin, au stalag IV C en Allemagne a fait l’objet d’un don le 30 novembre 2022. Cet objet est orné du drapeau tricolore et de l’inscription « Souvenir de captivité le 13 juillet 1941 » (Coll. MRL, don docteur Jean-Jacques Richardot 2022, n°INV. 022.50.18).

Le 5 décembre 2022 un don a été fait au musée de la Résistance de Limoges. Il s’agit d’un porte-plume réalisé par un soldat français durant la Première Guerre mondiale à partir de matériel récupéré dans les tranchées. Cet objet est un bel exemple de l’Art des tranchées. Au cours de leurs temps libres au front, des soldats de talent créèrent des œuvres d’art des tranchées à partir de vestiges de la guerre tels que des balles et des douilles d’obus jetées. Cet « art » ne faisait pas partie du programme d’art militaire officiel. Sa production était un passe-temps populaire et beaucoup de spécimens ont survécu à la guerre (Coll. MRL, don Famille André Vergnaud 2022, n°INV. 022.54.1).

Reportage de 7ALimoges avec Monsieur Antoine d’Albis, donateur de la table utilisée le 21 août 1944 lors des négociations de la libération de Limoges présidées par son père, Jean d’Albis, au musée de la Résistance en 2022

Reportage de 7ALimoges : Le reggiane retrouve son siège

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