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Présentation et historique

Cet établissement culturel de la Ville de Limoges illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation de faire vivre la mémoire en offrant un lieu pédagogique et de diffusion de l’information, notamment pour le jeune public.

Présentation

Inauguré en janvier 2012, le musée de la Résistance est devenu progressivement un musée d’histoire du XXème siècle. Il a pour mission principale de faire connaître les évènements historiques du pays et de la région, de montrer les valeurs républicaines et de les diffuser. Il enrichit ses collections par achat et dons et les met en valeur lors des expositions. 

Cet établissement culturel de la Ville de Limoges illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation de partager leurs histoires en offrant un lieu pédagogique, notamment pour le jeune public.

Situé dans l’ancien couvent des Sœurs de la Providence du XVIIème et XVIIIème siècle rue Neuve Saint-Etienne, il propose sur 1400m2 deux plateaux accueillent les collections permanentes, constituées de près de 800 pièces au sein d’un parcours muséographique retraçant rigoureusement les faits historiques de la Seconde Guerre mondiale. Le musée comprend également une salle d’expositions temporaires, une salle pédagogique permettant l’organisation d’animations pour les scolaires, et un centre de documentation ouvert aux chercheurs.

Décliné en dix séquences, ce parcours dynamique découle du programme scientifique élaboré par Olivier Wieviorka, historien de renommée nationale et spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, Pascal Plas, historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale dans le Centre-Ouest, et Annie Martin, directrice du musée.

Un parcours permanent découpé en dix séquances

Cet espace est consacré à la politique agressive de l’Allemagne nazie, la France sur le pied de guerre avec la mobilisation des hommes et de la société civile, la Défense passive, la drôle de guerre.

Des films documentaires issus des archives de l’INA présentent notamment les cérémonies du 11 novembre 1939 et les ostensions pour la paix à Limoges.

Le visiteur découvre l’exode, les évènements militaires et les conséquences politiques, jusqu’à la signature de l’armistice et le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Sur un écran, les unes de presse du début de la guerre défilent, ainsi que des photographies des bombardements, de l’exode et les colonnes de prisonniers français.

Sont mis en avant les combats de mai 1940 avec l’exemple du 23e Groupe de reconnaissance de corps d’armée de Limoges, l’accueil des Alsaciens en Haute-Vienne et la présence du gouvernement belge à Limoges.

Le visiteur peut écouter dans cet espace le discours du maréchal Pétain du 17 juin 1940, celui du général de Gaulle le 22 juin 1940, un extrait d’émission de radio dans laquelle un Allemand décrit Paris sous l’occupation et le témoignage d’Arthur Koestler qui évoque sa situation de réfugié à Limoges et son engagement dans la Légion étrangère.

Cette séquence montre l’application de la politique anti-républicaine de Vichy : les mesures racistes, l’enfermement des opposants puis des Juifs dans les camps d’internements, la propagande, les chantiers de jeunesse et le début de la collaboration.

Le poids de la propagande est abordé à travers de nombreuses affiches et du matériel scolaire.

Des films issus des archives de l’INA illustrent notamment le remaniement ministériel et la visite du maréchal Pétain à Limoges en 1941 mais aussi l’exposition du 5 septembre 1941 à Paris intitulée « le Juif de France ».

Cet espace concerne les premières actions des résistants, en particulier celles du militant communiste Georges Guingouin. Les visiteurs découvrent son engagement dans la résistance dès août 1940 avec son Appel à la lutte. Des pages de la première presse clandestine enrichissent le parcours.  

Un mur de portraits de résistants donne un éclairage sur toutes les tendances politiques et sur le début de la répression.

Les témoignages de Georges Guingouin, de Larde, de R. Legros et de Thérèse Menot abordent les différentes façons d’entrer en résistance.

Cet espace montre combien les restrictions quotidiennes des Français étaient importantes. La pénurie est illustrée par les tickets de rationnement et la diminution des rations. Un mur d’affiches donne un large panorama des domaines économiques touchés par la pénurie. Le visiteur peut marquer une pause dans son parcours avec des extraits de films qui replongent le musée dans l’ambiance de l’époque. Le visiteur, à partir de photographies et de cartes, découvre que le département de la Haute-Vienne a été un refuge pour des familles juives et pour de nombreux enfants en danger et souligne le rôle des Justes.

Au deuxième étage du musée, le visiteur découvre les mouvements collaborationnistes, les pressions allemandes qui se traduisirent par la mise en place du Service du Travail obligatoire (STO) mais aussi Les Forces Françaises Libres. Au centre de cet espace, dans une grande vitrine, sont regroupées les armes allemandes, celles qui furent utilisées par la résistance dont les célèbres mitraillettes sten parachutées, mais aussi les objets de sabotage du Special Operations Executive (SOE). Enfin, les actions de la résistance sont abordées par typologie : la résistance fer et PTT, le travail dans une imprimerie clandestine, sans oublier l’organisation et le rôle des maquis.

Le musée de la résistance possède un des deux derniers modèles de l’avion Reggiane Re-2002 utilisés à partir de 1943 pour des missions spécifiques contre les maquis. Il est exposé au centre du parcours. Le processus de la libération de Limoges est retracé à travers une iconographie originale et des cartes. Les forces spéciales ne sont pas oubliées comme le célèbre saboteur du Special Operations Executive britannique Robert Maloubier.

Le visiteur peut visionner des extraits de films documentaires : le débarquement en Normandie, la libération de Limoges, l’arrivée du général de Gaulle sur les Champs-Elysées le 25 août 1944 et un exemple de femmes tondues en Provence les 26 et 29 août 1944.

La répression est présentée dans sa globalité : répression politique et répression raciale en mettant l’accent sur les évènements de la région. La déportation apparait sur de petites vignettes qui donnent un aperçu de cet enfer. Une carte du système concentrationnaire complète cette page historique, sans oublier la liste des déportés de la Haute-Vienne. Si l’internement est traité au niveau national, un éclairage est fait sur les camps de la Haute-Vienne, avec de nombreuses photographies issues du fonds des Archives nationales.

Le visiteur peut alors écouter les témoignages des maquisards Pierre et Roger Magadoux, d’Henri Colombeau détenu à la maison d’arrêt de Limoges et à la Centrale d’Eysses en 1943-1944 et de deux déportées : Charlotte Zucker et Thérèse Menot.

Le visiteur découvre dans cette séquence le retour à la démocratie, en France et à Limoges, en particulier avec la mise en place des nouveaux pouvoirs. L’épuration, le retour des prisonniers de guerre en mai 1945 et les difficultés économiques jalonnent cet espace. De nombreuses affiches abordent ces différentes thématiques. Des extraits de films documentaires présentent notamment l’armée nouvelle qui amalgame les anciens de la résistance et les soldats de la France libre et la capitulation des forces allemandes.

Les querelles mémorielles abordées dans cette séquence sont nationales et locales. Une large place est donnée aux outils mémoriels comme les timbres commémoratifs. Le parcours s’achève par de remarquables photographies de maquisards réalisées par Israël Bidermanas, réfugié à Ambazac qui avait pris le pseudonyme d’Izis en 1944.   

Des films documentaires mettent en avant les noms des martyrs de la résistance, la commémoration par le Président François Mitterrand de la rafle du Vel’d’Hiv et le procès du milicien Paul Touvier.

Historique

En 1984, suite à une exposition commémorant le 40e anniversaire de la libération de Limoges, de nombreuses associations mémorielles locales se regroupèrent, malgré leurs divergences politiques, pour former la Coordination des Associations de la Résistance et de la déportation. Ensemble, elles aboutirent en 1989 à la création du musée Henri Chadourne dans le pavillon Est du musée des Beaux-arts.

En mars 2006, pour répondre au besoin de réaménagement et d’extension du musée des Beaux-arts, le musée déménagea provisoirement dans la chapelle de la Règle à près de 500 m du pavillon Est. Cette période fut mise à profit par la Ville pour lancer un projet d’agrandissement et de réaménagement.

Le musée de la Résistance s’est installé dans un ancien couvent datant du milieu du XVIIe siècle dans la Cité de Limoges, à proximité de deux vestiges disparus : le rempart et la porte Saint-Maurice. La congrégation de la « Providence », créée en 1651, recueillait les orphelines pauvres. Cette institution s’était étendue sur un périmètre important de la Cité : rue de la Providence, rue Saint-Maurice (actuelle rue neuve Saint-Etienne) et la rue des Allois. De nouveaux bâtiments ont remplacé entre 1660 et 1790 les anciennes constructions comme le « logis de la Trappe » et l’hôpital Saint-Maurice. Sous le couvent a été construit en même temps un réseau de caves, augmentant ainsi celui qui préexistait. En 1768, à l’occasion de mutations foncières, les rues situées en limite du couvent ont été frappées d’alignement, obligeant les Sœurs de la Providence à remodeler le couvent. Elles firent appel à un célèbre architecte limousin, Joseph Brousseau (1733-1797). La chapelle fut bâtie ultérieurement, de 1779 à 1780, sur l’emplacement de l’ancienne chapelle de Notre-du Puy.

Acheté par la ville de Limoges comme bien national, le couvent et la chapelle servirent à de multiples usages. Dès la fin du XVIIIe siècle, la chapelle fut utilisée comme grenier à foin. En 1833, l’armée s’y installe et changea la volumétrie intérieure en créant deux étages pour y établir des dortoirs, des escaliers en bois pour relier l’ensemble, des sanitaires. Tout au long de la Grande Guerre, le couvent devint une annexe de l’hôpital militaire installé au musée des Beaux-arts à deux cent mètres. L’édifice religieux fut un centre de rééducation pour les soldats lourdement handicapés. Cette activité se prolongea bien au-delà de la fin des combats. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les caves furent mises à contribution comme abri de la Défense passive pour protéger la population du quartier en cas de bombardement. Au lendemain de la guerre, les deux structures abritèrent de nombreux appartements improvisés par les limougeauds qui affrontaient la crise du logement. À la fin du XXe siècle, ces deux bâtiments devinrent la maison des associations.

Le parti pris architectural fut de conserver les façades, de vider l’intérieur, de garder l’escalier du XVIIIe siècle et de restructurer la volumétrie interne de l’ancien couvent. Les travaux du gros œuvre débutèrent en 2009 par une phase importante de démolition et durèrent plus d’une année. Il s’agissait dans un premier temps de mettre à jour l’ensemble de la structure en bois qui soutenait les cloisons, de détruire les planchers et d’évacuer les gravats. Dans un second temps, pour structurer les sols, des poutrelles en acier furent installées en passant par les fenêtres grâce à une grue. Les étages et le nouveau cloisonnement furent montés. Quant au second œuvre, il s’acheva à la fin de l’année 2011.

L’ancienne chapelle du couvent fut transformée en salle de conférence inaugurée le 8 novembre 2011.

Le 26 janvier 2012, un nouveau musée de la résistance entièrement repensé vit le jour dans une partie de l’ancien couvent de la Providence.

Ce musée a été réalisé par la Ville de Limoges pour un coût de 7 millions d’euros.

La Ville a reçu le soutien de l’Europe (Fonds Européen de Développement Régional), du conseil régional du Limousin, de l’Etat (Fonds National d’Aménagement et de Développement du Territoire), du conseil général de la Haute Vienne et de la Fondation du Patrimoine.

Maître d’ouvrage délégué : Société d’Equipement du Limousin.
Maîtres d’œuvre : les architectes Hervé Beaudoin et Benoît Engel.
Scénographe : Frédéric Casanova.

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