Au mois de mars le musée a reçu deux dons
Paire de galoches portées par Georges Branland, mécanographe et résistant
Le premier est une paire de galoches en cuir avec semelle en bois portées par Georges Branland en déportation à Bergen-Belsen. Mécanographe (réparateur de machines à écrire) aux établissements Querel à Limoges, il aidait la résistance en volant des papiers (plans des bureaux de la Gestapo) et des armes allemandes et en les donnant au 17e barreau (Félix Champarnaud) et au chef du réseau Alliance, Jacques Mazerbourg. Dénoncé par deux Alsaciens, Meyer et Müller, il fut arrêté le 19 novembre 1943 par la Gestapo et incarcéré à la prison de Limoges jusqu'au 10 décembre 1943. De Compiègne, il partit pour le camp de Buchenwald le 17 janvier 1944 (convoi 275). Il y resta du 20 janvier à mars 1944, identifié par le numéro 41010. Il fut envoyé au camp de Dora et affecté au tunnel (montage des V2). Il fut conduit à Bergen-Belsen du 4 au 15 avril 1945. Il fut libéré par les Anglais le 15 avril 1945. Atteint de dysenterie et de tuberculose, les Alliés le conduisirent en camion jusqu'en Belgique. Il fut hospitalisé à Lille et après quelques piqures, il décida de rentrer seul à Limoges le 30 avril 1945 (Collection MRL, don de la famille Pailler 2023 (20 mars), n°INV.023.18.2).
L'avion Reggiane Re
Le second don de ce mois de mars a été marquant car il s’agit du siège de l’avion Reggiane Re. 2002 présents dans le parcours permanent du musée. Cet avion a connu un défaut de synchronisation de la mitrailleuse de capot et s'effondra sur Jumeau-le-Grand le 16 juin 1944. Une balle de 12,7 mm a brisé une pale de l'hélice, empêchant le pilotage de l'avion. Le pilote réussit toutefois à le poser sans trop de casse et dans un espace réduit. La carcasse étant criblée d'impacts de balles, la légende prétend qu'il a été abattu par les maquisards... Il devint ainsi le symbole des combats livrés par la résistance en Haute-Vienne. L'identité du pilote n'est pas connue. Les troupes allemandes essaient de récupérer le pilote qui s'est enfui après le crash et a prévenu par radio de ses ennuis. L'avion était presque intact. Il manque juste les ailes et des morceaux de la queue. Mais au bout de quelques jours, il était en ruines car chacun en prenait un petit bout en souvenir. Les morceaux de sa carcasse furent dispersés puis patiemment récupérés (le cockpit à Saint-Méard, une mitrailleuse à Marseille, l'hélice, la roue de queue...). L'avion est finalement enlevé en 1946. Il fut exposé dans le jardin de l'Evêché à Limoges de 1947 à 1976. Il devient un lieu où on vient en famille se prendre en photo sur l'avion !
Il fut restauré par la base aérienne 274 de Limoges-Romanet après 4000 heures de travail. Chaque tôle de duralumin a été démontée et refaite à l'identique ou reconstituée sur plans.
Aujourd’hui son siège vient le retrouver au musée de la Résistance (Collection MRL, don Docteur Sardin d'Enjoy 2023).
Retrouvez plus d’information avec le reportage de la 7ALimoges.