Expositions passées
Cette exposition retrace le parcours incroyable de Guy de Montlaur, peintre qui s’engagea dans la Seconde Guerre mondiale au côté des commandos Kieffer et participa au débarquement sur les plages de Normandie.
À la Libération, Guy de Montlaur renouera avec la peinture, sa première passion. L’exposition présentera 45 toiles prêtées par les héritiers de l’artiste.
Le 1er novembre 1944, Guy de Montlaur participe avec les commandos Kieffer au débarquement allié de Walcheren, au Pays- Bas. Ils libèrent l’île de Walcheren, véritable verrou de l’armée allemande sur l’Escaut bloquant l’accès au port d’Anvers et à l’Allemagne du Nord. Montlaur y est blessé au visage par des éclats d’obus. Le Capitaine Guy Vourc’h, son officier dira de lui : « Blessé à mes côtés, il refuse de se laisser évacuer. Son courage touchait à l’insolence ; il était humiliant pour l’ennemi : sept citations et la Légion d’Honneur à 25 ans. »
Le musée de la Résistance présente, du 3 mars au 10 avril 2023, une exposition intitulée « OPEX, mémoires combattantes et engagement français en opérations extérieures ».
Conçue par l’Office national des anciens combattants et veuves de guerre (ONACVG), cette exposition s’attache à dévoiler la richesse des mémoires d’OPEX, à la croisée d’enjeux historiques, géopolitiques ou juridiques et de trajectoires individuelles multiples.
Présentée pour la première fois le 15 novembre 2021 dans les salons du gouverneur militaire de Paris, cette exposition s’intéresse aux opérations extérieures qui, dans l’espace mémoriel français, n’occupent pas la même place que les précédentes « générations du feu ». Le visiteur découvre les origines, le cadre juridique et politique des OPEX ainsi que l’expérience quotidienne vécue par les hommes et les femmes projetés en opérations extérieures.
Les OPEX sont singulières pour plusieurs raisons, et notamment pour la diversité des réalités auxquelles elles renvoient : elles recouvrent de multiples territoires et aires géographiques, elles ne sont pas limitées dans le temps puisque leur histoire continue de s’écrire. De plus, elles ne sont pas vécues par la société entière mais seulement par une « communauté de défense ». S’attacher à transmettre la mémoire des femmes et des hommes engagés en opérations extérieures permet de reconnaître qu’ils contribuent à écrire une nouvelle page de notre histoire militaire et citoyenne, et de rendre hommage à celles et ceux qui ont sacrifié leur vie à cette mission.
L’exposition est composée de deux grandes parties :
- La première partie donne à comprendre les origines, le cadre juridique et politique d’organisation des OPEX ainsi que les différentes missions qui sont menées en intervention.
- La seconde partie se concentre sur l’expérience quotidienne vécue par les hommes et les femmes projetés en opérations extérieures, sur les blessés et leur reconstruction, sur les pertes, et sur la place occupée par les OPEX dans la mémoire collective de la société française.
L’exposition n’a pas vocation à faire connaitre le déroulement historique de chaque OPEX, mais bien à faire comprendre les mécanismes mémoriels et les décisions politiques à l’œuvre dans leur déploiement.
Cette exposition a été possible grâce aux nombreuses personnes ayant répondu à l’appel aux prêts qui avait été lancé par le musée de la Résistance en septembre 2021. Elle ouvre une page d’histoire à hauteur d’hommes et de femmes qui ont vécu cette guerre.
Le musée de la Résistance donne la parole aux acteurs et témoins de cette période, aux appelés et rappelés, aux pieds noirs, aux harkis, à ceux qui ont vu leur vie basculer, à ceux que les événements politiques et militaires ont rattrapés.
Un seul mot lie entre elles ces communautés de destin : l’Algérie. Cependant, Il n’y a pas une guerre d’Algérie mais des guerres d’Algérie.
Chaque témoignage est un tableau unique avec ses joies et ses peines.
À l’aide d’un casque de réalité virtuelle, venez découvrir dans une cellule de prison en room scale, interactive avec son spatialisé, des graffitis gravés par les Résistants durant leur détention dans la prison de Fresnes.
Tracés à la mine ou du bout des ongles, ils racontent la France occupée et ceux qui étaient prêts à sacrifier leur vie pour la défendre. Gravés dans le plâtre des murs, dans la pierre, le bois des portes et du mobilier pénitentiaire, l’aluminium des gamelles, inscrits sur les pages d’un livre, les graffitis retrouvés dans les prisons livrent des noms, des dates, parfois des adresses et des numéros de téléphones, des confessions, des adieux, des testaments, des journaux, des déclarations d’amour, des questionnements, des dessins et des poèmes.
Vous vous retrouverez dans une cellule d’une prison française de 9m2. Une cellule dont les couches de graffitis (mots, dessins, calendriers) se sont sédimentées avec le temps jusqu’à former une vaste fresque de motifs se superposant les uns aux autres. Des fissures aux pulsations lumineuses et sonores incitent le visiteur à se rapprocher des murs. En regardant les fissures de plus près, il fait éclore des graffitis, qui auraient échappé aux badigeonnages successifs dont on se sert habituellement pour les effacer.
Cette exposition est l’occasion de découvrir cette période de l’Histoire autrement, celle de nos parents ou grands-parents à travers des archives familiales, des objets personnels ou trouvés par hasard au fil des déménagements.
C’est essentiellement grâce aux dons que se développent depuis 2012 les collections du musée de la Résistance. Plus de 450 donateurs en 10 ans ont franchi les portes du musée, avec une moyenne de 40 dons par an. Depuis l’appel au prêt lancé en 2014 dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre (1914-1918), les collections abordent maintenant les autres conflits du XXe siècle.
Indépendamment de leur valeur marchande, ces objets et documents présentent un intérêt scientifique ou muséographique pour le musée d’Histoire qu’est le musée de la Résistance.
Jeune polonaise fuyant l’antisémitisme de son pays, Rywka Mesynger (1919-1980) fut envoyée chez son frère en Belgique. Elle avait 13 ans et ignorait complètement le français. Elle dut s’insérer dans une nouvelle société, une nouvelle culture. Elle laissait derrière elle la haine et la violence des pogroms. Sans le savoir, elle avait reçu en héritage les traumatismes liés à l’antisémitisme de la population. Elle en devenait la dépositaire inconsciente ; elle intégra non seulement la souffrance familiale mais aussi toute celle de sa communauté. Avec ces blessures silencieusement enkystés dans son être et sans la possibilité de les verbaliser, ce fut la peinture qui servit de catharsis. L’artiste ne s’intègre pas dans un courant artistique, elle est inclassable tant sa peinture est une œuvre éclectique qui fait référence dans le style à plusieurs maîtres dont Marc Chagall, Rouault, voire Picasso. Cette peinture est le produit visible d’une transmission transgénérationnelle de traumatismes non-dits.
Cette exposition a été réalisée par le Musée de la Résistance de Limoges en partenariat avec le Professeur Nicolas Werth, historien spécialiste de l’Union soviétique, le Musée de la résistance et de la déportation de l’Isère - Maison des Droits de l’homme (Grenoble), le Mémorial de Moscou, l'Association Ouralpes et le Centre Mémorial de répression politique Perm-36 (Moscou). Dans le cadre de cette exposition, les visiteurs ont pu découvrir des objets et documents prêtés par le Mémorial de Moscou, témoignages de la vie quotidienne dans les camps.
Durant la période stalinienne, de la fin des années 1920 au début des années 1950, vingt-cinq millions de Soviétiques et plus d’un million d’étrangers sont passés par les « camps de travail correctif » ou les « villages spéciaux de peuplement » du Goulag. Quatre millions de détenus et de déportés, de toutes conditions sociales et de toutes générations, sont morts au cours de cette période. La répression du corps social s’est fortement atténuée après la mort de Staline, sans pour autant disparaître. Cette exposition a été rendue possible parce qu’il y a eu une ouverture progressive des archives soviétiques à la chute de l’URSS en 1991. Cette porte entrebâillée a permis à des historiens d’étudier le système des camps. Avec la venue puis l’installation de Vladimir Poutine au pouvoir, la donne a changé. Petit à petit, les portes se sont fermées, les historiens sont devenus persona non grata aujourd’hui.
Cette exposition réalisée en partenariat avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre avait pour objectif de présenter les liens entre le sport de haut niveau, la mémoire des conflits contemporains et les armées. Cette approche se voulait didactique, en s’appuyant sur la présentation d’athlètes combattants ou victimes de guerre, et de structures ayant marqué l’histoire du sport dans les Armées, comme le bataillon de Joinville et le Centre national des Sports de la Défense.
Marqués par le courage et le dévouement, ces sportifs mirent toute leur énergie au service de notre liberté. Parmi ceux qui ont marqué la Grande Guerre : les cyclistes Faber, Lapize et Petit-Breton, Jean Bouin, Roland Garros ou encore Marie Marvingt. La Seconde Guerre mondiale était représentée à travers entre autres Louison Bobet, Young Perez, Alfred Nakache ou encore Alain Mimoun.
De nombreux objets et documents prêtés par le Musée national du Sport à Nice et le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon illustrèrent cette exposition.
Visite virtuelle de l’exposition
L’objectif de cette exposition était de faire découvrir les différentes Forces spéciales qui ont œuvré à la libération du Limousin. Elle montrait le rôle important des forces britanniques très longtemps oubliées par le pouvoir gaulliste. En effet, à l’été 1944, des équipes de Jedburghs, de SAS et d’agents du SOE furent parachutées dans le Limousin. Ces combattants furent entrainés pour former et épauler les résistants, pour perturber le trafic ferroviaire, interrompre les communications, ralentir les renforts allemands, établir la liaison avec Londres, lancer la guérilla. Leur présence en Limousin permit notamment de mieux structurer des maquis en Creuse, de recevoir d’importants parachutages d’armement en Haute-Vienne et d’engager de violents combats à Egletons en Corrèze, voire de participer aux négociations à Limoges. Au mois de septembre 1944, ils furent décorés, honorés puis oubliés.
Le Musée de la Résistance a proposé à l’artiste Thomas Duranteau de rentrer dans un dialogue avec ses collections, en particulier avec les nombreux objets présents dans ses réserves. L’artiste a donc effectué un choix d’objets de la Première et Seconde Guerres mondiales à partir desquels il a créé des sculptures, peintures et dessins, mis en relation à travers le thème de l’ogre. Ce mythe lui a permis d’aborder les différentes images du conflit : image de la guerre dévoreuse de jeunes, image de l’ennemi mais aussi image des protagonistes sur eux-mêmes, marqués par les violences subies. Ce parcours dans l’intime fut aussi nourri par l’évocation du monde de l’enfance et du conte, révélant l’humanité qui nous relie aux personnes qui ont traversé ces conflits. Par cet imaginaire forgé par une mémoire ancienne et une diversité des cultures, les contes offrent une porte d’entrée exaltante pour aborder l’histoire autant pour les adultes que pour les enfants. C’est donc une approche originale des guerres mondiales qui fut proposée, non dans une fuite du réel mais au contraire en questionnant l’exposition d’objets, d’images historiques et les émotions procurées : comment arrivons-nous à digérer ces guerres mondiales ?
L’exposition très variée présenta près d’une centaine d’œuvres originales de l’artiste accompagnées de soixante-dix objets de la première moitié du XXe siècle, tirés des collections du Musée de la Résistance de Limoges. Un musée d’histoire est en effet un lieu vivant et ouvert dans lequel chacun peut puiser des ressources pour nourrir sa propre perception du monde, sa propre création. Face aux collections du musée, oser aller à la rencontre d’un regard artistique comme une invitation pour tous à renouveler sa vision du lieu et des objets exposés dans l’approche complémentaire des voies historiques et sensibles.
Né en 1979, Thomas Duranteau vit à La Rochelle, où il se consacre à l’écriture, à l’illustration (pour des livres, pour l’audiovisuel et pour des expositions) et aux arts plastiques. Historien de formation, il a été 12 ans professeur d'histoire-géographie en collège et lycée. Il a obtenu le prix du Club de la Presse 2012 pour son livre Des miettes et des étoiles.
Le reportage de 7aLimoges
A l’occasion de la sortie en 2017 des derniers épisodes de la saison 7 de la série « Un Village français », le musée de la Résistance de Limoges a présenté au public une vingtaine de costumes réalisés pour cette série dans le cadre d’une exposition réalisée en partenariat avec Tetra Media Production, la société EuroCostumes, le pôle Cinéma de la région Nouvelle Aquitaine et France Télévision. Le travail de Thierry Delettre, créateur de ces costumes, fut l’occasion de comprendre comment on reconstitue, à partir des sources historiques, une époque et une ambiance. Le visiteur pouvait découvrir des esquisses préparatoires avec les échantillons de tissus. Ces vêtements conjuguent le passé et le présent. Le passé parce qu’ils sont le reflet d’une époque, le présent parce que Thierry Delettre habille non seulement les personnages mais aussi il donne à voir et à comprendre la place de chacun dans la société. Histoire et fiction se confondent au point de faire oublier le temps qui passe. De l’habit de paysanne de Marie Germain qui enfile un pantalon lorsqu’elle devient chef de maquis à Jeanine Schwartz qui s’habille en haute-couture, ce sont toutes les couches de la société qui défilent. Cette exposition fut aussi l’occasion de découvrir de nombreuses photographies qui montrent la complexité du tournage d’un film.
Cette exposition réalisée en partenariat avec le musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne présentait 48 photographies prises par Robert Doisneau entre la fin 1944 et le début 1945 afin d’illustrer la revue Le Point de Pierre Betz. Il s’agissait de reconstitutions réalisées après-guerre avec la complicité des imprimeurs, acteurs de la Résistance. Cette exposition montrait le parcours de onze imprimeurs de la région parisienne. Elle fut enrichie de tracts et de journaux clandestins issus des collections du musée de la résistance de Limoges, d’ouvrages d’éditions clandestines sans oublier quelques portraits d’imprimeurs clandestins de la région limousine. La reconstitution d’un atelier d’imprimeur ainsi que des témoignages oraux donnèrent une idée des difficultés rencontrées et des risques encourus. En effet, à l’été 1940, passés la défaite et l’armistice, il fut impossible à un esprit libre de s’exprimer et d’écrire. La censure, la propagande, la pénurie de papier et d’encre s’installèrent en zone non occupée comme en zone occupée. Pour contourner ces difficultés, des femmes et des hommes firent preuve d’ingéniosité pour informer et transmettre une parole libre.
Réalisée dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale, cette exposition conçue par l'historien d'art Jean-Marc Ferrer montrait comment Limoges, ville industrielle céramique, et ses créateurs se sont inscrits dans les ruptures artistiques nationales liées au premier conflit mondial, quelles modifications la Grande Guerre a entraîné pour l’industrie de la porcelaine de Limoges, la capacité d’innovation servie par des artistes parisiens au cœur du renouvellement esthétique de la porcelaine de Limoges et de la naissance du style Art déco. Les artistes de la mouvance limousine et leurs délicates relations aux événements tragiques du conflit furent évoqués : images de propagande, images retouchées, dessins du front : œuvres de Jean Jové, Paul Madeline, Henri Coutheillas, etc. cotoyaient les œuvres d’Armand Guillaumin, figure tutélaire de la colonie artistique de Crozant, le dernier des impressionnistes à bénéficier d’une des plus grandes rétrospectives au moment de l’arrêt de la guerre et ce à … Limoges.
Dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le musée de la Résistance a proposé au public une exposition sur l’art des tranchées. Cet artisanat si particulier témoigne de la vie qu’ont menée les combattants quatre années durant. Ces objets, pour la plupart fabriqués dans les tranchées elles-mêmes à partir du métal récupéré sur les obus explosés, participent de la véritable culture, voire de la civilisation du front qui s’est créée et développée lors de ce long et meurtrier conflit : coupe-papier réalisé à partir de douilles de cartouche, encrier façonné à partir d’ogives d’obus… Initialement réalisés pour être fonctionnels et utiles aux soldats ou alors pour être donnés en tant que souvenirs à leurs proches, ces objets se sont retrouvés dans toutes les familles françaises tant dans les campagnes qu’à la ville et la Haute-Vienne ne fait pas exception.
Ces objets porteurs d’une histoire familiale locale furent complétés par des œuvres prêtées par l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, le musée des Troupes de la Marine de Fréjus et par le spécialiste de l’art des tranchées, Patrice Warin. Cette exposition a obtenu le label national de la Mission Centenaire de la Première Guerre mondiale.
Le reportage de 7aLimoges
Le musée de la Résistance a ouvert une page d’histoire sur les 13 Compagnons de la Libération du Limousin. L’objet de cette exposition réalisée en partenariat avec le musée de l’ordre de la Libération était de montrer une fresque de personnages aussi dissemblables que le général Valin, le sergent Soulat ou bien Georges Guingouin. Leur destin individuel s’est conjugué avec l’histoire des Forces Françaises Libres. Acteurs, chacun à leur niveau, d’une parcelle de cette épopée, ils avaient en commun une âme de patriote et un refus viscéral de la présence allemande sur le sol national.
Le reportage de 7aLimoges
L’exposition « Des miettes et des étoiles » a été réalisée à partir de l’ouvrage du même nom, écrit et illustré par Thomas Duranteau et publié aux éditions Elytis (dans la collection « Grafik »). Ce livre est un « carnet de voyage » dans les camps d'extermination nazis, réalisé à la suite d'un voyage d'étude de cinq jours avec d'anciens déportés, dans les camps d’Auschwitz, de Birkenau, de Majdanek et de Treblinka. Ce carnet mêle des dessins, des gravures, des peintures, des parties BD, des textes en prose sur des impressions dans les lieux, des poèmes courts, des citations (de déportés ou d'historiens) et enfin une partie documentaire. L’exposition était donc l’écho de ce « carnet de voyage », même s’il paraît presque indécent que d’utiliser ce terme, tant il est connoté de soleil, d’exotisme, de couleurs et de rencontres à l’opposé de ce que représentent les camps d’extermination. Pourtant, l’idée de départ était bien là : se laisser habiter par les espaces traversés et vivre le contact des lieux, des pierres et des photographies (présentes dans les lieux même) comme une rencontre véritable avec un endroit et, par ce biais, avec une époque. C’est la voie sensible de l’auteur qui a guidé la réalisation de cet ouvrage et de cette exposition. Même si le devoir d’histoire doit prévaloir sur le devoir de mémoire pour ouvrir sur l’avenir et servir réellement à quelque chose, l’émotion et le sensible sont une approche du réel qu’il ne faut pas négliger. Aller sur les lieux, c’est se confronter au réel et cela change le rapport aux choses.
Né en 1979, Thomas Duranteau vit à La Rochelle, où il se consacre à l’écriture, à l’illustration (pour des livres, pour l’audiovisuel et pour des expositions) et aux arts plastiques. Historien de formation, il a été 12 ans professeur d'histoire-géographie en collège et lycée. Il a obtenu le prix du Club de la Presse 2012 pour son livre Des miettes et des étoiles.
Le reportage de 7aLimoges
L’objectif de cette première exposition temporaire du Musée de la Résistance était de proposer un regard contemporain sur la présence de traces des années noires dans la région de Limoges. Elle est constituée de seize photographies grand format de l’artiste autrichien Arno Gisinger des lieux emblématiques de la ville, combinées avec des récits issus de témoignages et des photographies historiques. Cette recherche visuelle sur la survivance des images de la Seconde Guerre mondiale donne à voir des lieux de mémoire incontournables, comme la gare des Bénédictins ou la caserne Marceau, mais aussi des lieux surprenants et moins connus, comme la maison du Pasteur Chaudier ou l’hôtel de la Paix. L’exposition voulait offrir au spectateur la possibilité de relire ou de repenser la ville à travers une déambulation mémorielle, même si la plupart des traces de ce passé ont été effacées dans le palimpseste du tissu urbanistique.
Arno Gisinger, photographe autrichien vivant en France, développe depuis quinze ans une pratique artistique pluridisciplinaire qui lie photographie et historiographie. Inspiré par la pensée allemande de l’entredeuxguerres et les méthodes de la nouvelle histoire, son travail met à l’épreuve la représentation visuelle du passé à travers ses différentes formes et figures : témoins, objets, lieux. La fonction de l’archive, le statut du document et la parole du témoin sont au cœur de ses préoccupations artistiques qui proposent une relecture contemporaine des lieux ou nonlieux de mémoire. Il est maître de conférences et enseigne la photographie à l’université Paris 8.
Expositions récentes : Topoï (2012 / 2013), Tout semble avoir été dit, Rencontres d’Arles (2012), Atlas, suite (2012), Konstellation Benjamin (2011), Hotel Jugoslavija (2008)